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Aricle La note d’enherbement,un outil pour calibrer son intervention

Diagnostiquer les prairies dégradées permet d’opter pour la réponsela plus adaptée techniquement et économiquement.

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«Dans certaines régions, la quasi-absence de précipitations cet automne a parfois compromis la levée des parcelles nouvellement semées, constate Francis Bougarel, conseiller fourrages à la chambre d’agriculture de l’Allier. Des prairies implantées un an auparavant ont souffert de la sécheresse, et les plus anciennes ne sont pas à l’abri du surpâturage. Je recommande donc de faire un tour de chaque parcelle en février-mars afin d’évaluer leur état de dégradation. »

La proportion de trous de végétation dans le couvert peut être quantifiée par une note d’enherbement comprise entre 0 (pas d’herbe) et 5 (100 % d’herbe). Cette note résulte de la moyenne de celles attribuées à des rectangles de 5 m sur 10, espacés de 15 à 20 pas et traversant la parcelle (voir les illustrations ci-contre).

Combinée à une observation qualitative de la flore, la note d’enherbement est un outil d’aide à la décision. « Rénover totalement une prairie ou l’améliorer par du sursemis sont des méthodes coûteuses et parfois délicates techniquement, souligne le conseiller. Il est essentiel de bien calibrer son intervention. »

Niveau 1 : entretenir par les pratiques

Une parcelle avec une note d’enherbement de 3 ou 4, et composée à plus de 30 % de bonnes graminées et légumineuses, peut faire l’objet d’un simple entretien par les pratiques (adaptation du chargement, fertilisation, désherbage sélectif, entretien mécanique…).

Niveau 2 : améliorer par le sursemis

L’amélioration par le sursemis est à envisager éventuellement pour une parcelle notée 2 ou 3, et dont les espèces d’intérêt ne dépassent pas 30 % de la flore totale. « Cette méthode aboutit à des résultats très aléatoires, commente Francis Bougarel. Elle est habituellement déconseillée au printemps. Cependant, l’urgence de la situation amène au besoin à tenter le coup cette année. Il faudra sursemer suffisamment tôt (au maximum le 15 avril dans le centre de la France) et renoncer si aucune précipitation n’est annoncée. Après semis, il faut rappuyer et maintenir un herbage court via le pâturage de jeunes bêtes. »

Niveau 3 : rénover par le semis

La rénovation totale de la prairie est à considérer si la note d’enherbement est inférieure ou égale à 1. « Au printemps, je conseille de réaliser l’implantation sous couvert, de manière à protéger les plantules en cas de manque d’eau. Une orge ou une avoine de printemps semée à raison de 60-70 kg/ha fera l’affaire. » La jeune prairie ne sera exploitable qu’à partir de l’automne.

Au cas par cas

La note d’enherbement et l’observation de la flore ne suffisent pas à prendre la meilleure décision. « Il est nécessaire de connaître le potentiel du sol et l’historique des interventions sur la parcelle, de façon à éviter de la retrouver dans un état identique dans quelques années, précise le conseiller. Le but est d’obtenir des résultats dans un délai assez court, sans pour autant sacrifier la durabilité de la prairie. » Valérie Scarlakens

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